Trois blocs politiques ? Non, deux classes sociales !10/07/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/07/P4-3_Travailleur_contre_capitaliste_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C718%2C404_crop_detail.jpg

Leur société

Trois blocs politiques ? Non, deux classes sociales !

La division du Parlement en trois blocs politiques, du moins jusqu’à ce que des négociations aboutissent à une solution gouvernementale, masque plus la réalité qu’elle ne l’éclaire.

Illustration - Trois blocs politiques ? Non, deux classes sociales !

Ainsi, bien des travailleurs, des petites gens, des mères de famille ont voté RN en espérant que cela change. « Cela », c’est les bas salaires, les petites retraites, la hausse continuelle des prix, la précarité du travail, la dégradation des services publics, l’inquiétude de l’avenir et, par-dessus tout, le dégoût de Macron et de sa cohorte de menteurs méprisants. Aujourd’hui, dans ces couches populaires, ces sentiments se mélangent à des degrés variables avec les préjugés cultivés par l’extrême droite. Mais, au-delà des délires xénophobes aussi étouffants et dangereux qu’ils soient, il y a une colère sociale qui découle de l’écrasement de la population travailleuse par une minorité de capitalistes. La fonction du RN est de la détourner contre des ennemis inventés, pour l’instant à coups de bulletins de vote inoffensifs.

Le Pen et Bardella, renvoyés dans l’opposition, sont dans une position leur permettant de dire qu’il faut attendre les prochaines élections pour espérer un changement. Ils savent pertinemment qu’il n’y aura aucune amélioration pour les couches populaires avec eux, mais ça ne les empêche pas de dire à leurs électeurs, particulièrement à ceux dont les fins de mois commencent le 10, qu’ils doivent patienter encore trois ans dans l’eau glacée en attendant que la marée monte suffisamment et les porte au pouvoir. En cela ils ressemblent à tous les politiciens bourgeois.

Quel que soit le futur gouvernement, de gauche, du centre ou d’ailleurs, il demandera aux travailleurs qui ont voté pour lui, et même aux autres, de patienter car « tout n’est pas possible tout de suite » et d’espérer en la bonne volonté des capitalistes. La vie est tout aussi difficile pour les ouvriers qui ont voté à gauche, pour ceux qui s’abstiennent, pour ceux qui n’ont pas le droit de vote que pour ceux qui ont voté RN. Devront-ils attendre le salut du nouveau gouvernement, du prochain ou de celui d’après ? Patienter et espérer que quelque gouvernement veuille bien prendre en considération les aspirations populaires, voilà à quoi conduisent le jeu électoral et les promesses brandies par les uns et les autres.

Mieux vaut en revenir à cette vérité simple : dans cette société il y a d’un côté les travailleurs et de l’autre les capitalistes aidés de multiples représentants politiques. Les premiers doivent se donner les moyens d’imposer leurs exigences aux seconds.

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