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Dans le monde
Union européenne : réfugiés syriens indésirables
Un jour à peine après la fuite de Bachar Al-Assad, une réaction unanime est venue des dirigeants des pays de l’Union européenne pour renvoyer les réfugiés syriens dans leur pays. Et c’est à qui, dans chaque gouvernement, sera le plus crapuleux.
De la Belgique à l’Italie, en passant par la République tchèque et la Finlande, neuf gouvernements ont choisi d’interrompre les demandes d’asile des Syriens résidant dans ces pays, dans l’attente de « l’évolution de la situation. » Et derrière le flou de cette prise de position, c’est bien du renvoi des réfugiés vers la Syrie qu’il est question, et non pas de la poursuite de leur accueil.
D’autres membres des gouvernements ont exprimé franchement leur désir de renvoyer tous les demandeurs d’asile syriens. Ainsi, le ministre autrichien de l’Intérieur a dit avoir préparé « un programme ordonné d’expulsions et de rapatriements vers la Syrie. » Même son de cloche du côté du gouvernement grec, pour qui la chute de Bachar Al-Assad « devrait marquer la fin du flux de réfugiés en provenance de Syrie. » Mais les représentants du gouvernement français les dépassent dans l’ignominie de leurs propos, parfois déguisés en paroles bienveillantes. Si le ministre des Affaires étrangères ose affirmer que la chute du régime offre aux réfugiés syriens « un espoir qu’ils puissent enfin rentrer dans leur pays », son collègue au ministère de l’Intérieur n’a pas fait dans la dentelle quand il a annoncé lundi 9 décembre que ses services travaillaient « sur une suspension des dossiers d’asile en cours, afin de mettre un frein à l’avalanche d’appels sur les demandes d’asile des Syriens. » On ne saurait être plus méprisant vis-à-vis de victimes ayant cherché à échapper au joug d’un dictateur et aux guerres que les différentes factions se livrent dans le pays, dont rien ne dit qu’elles vont cesser. Sans oublier que les gouvernements et l’impérialisme français ont eu une lourde responsabilité dans ces guerres et cette dictature.
Tous ces hommes et femmes de pouvoir sont avant tout pressés de renvoyer hors de leurs frontières les demandeurs d’asile syriens. L’important, pour les politiciens européens, est de faire acte de complaisance vis-à-vis d’une extrême droite qui, pour gagner des voix, cultive les propos xénophobes et racistes.