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Leur société
Universités : austérité croissante
Le 3 décembre a vu les sites universitaires fermés à Lille, et pas de cours non plus dans les facultés de la Côte d’Azur.
Cette journée marque un pas de plus dans la protestation des présidents d’universités contre l’étranglement financier des établissements dont ils ont la charge.
Déjà le 21 novembre, une trentaine d’entre eux avaient fait savoir qu’ils se rendaient en groupe au ministère de l’Enseignement supérieur pour imposer un rendez-vous au ministre. Ce dernier ne les a pas du tout rassurés sur leur budget 2025.
En 2007, Valérie Pécresse, alors ministre, avait fait voter la loi LRU qui rendait les universités autonomes et responsables de leur budget à partir de 2013. C’était avant tout un moyen pour l’État de se dégager financièrement en laissant les universités se débrouiller, alors que le nombre d’étudiants augmentait. Macron a poursuivi dans cette voie, prétendant ainsi « libérer leur énergie »…
Dès lors des universités, voyant leur budget s’épuiser, ont coupé le chauffage en novembre certaines années, d’autres ont fermé leurs bibliothèques plus longtemps qu’auparavant. Les crédits manquent pour embaucher suffisamment d’enseignants, ce qui augmente automatiquement le nombre d’étudiants par classe.
L’an dernier déjà la majorité des universités ont fini l’année en déficit. Pour 2025, le gouvernement prévoyait une évolution de leur financement inférieure à l’inflation, forçant par exemple l’université de Reims à voter un budget en baisse de 20 %. Les étudiants sont les victimes de cette austérité qui s’aggrave, en particulier ceux qui sont issus de milieux populaires et qui étudient dans les établissements les moins réputés des villes moyennes. C’est là que les présidents d’université réduisent en premier la voilure avec des formations qui ferment et d’autres qui accueilleront moins d’étudiants qu’auparavant.
La seule réponse que les divers gouvernements donnent à cette crise est l’augmentation des droits d’inscription des étudiants. Cela ne peut qu’écarter les enfants de travailleurs des études, alors qu’ils ne cessent d’entendre qu’elles sont la clé de leur réussite professionnelle. L’État ne saurait mieux leur faire comprendre l’impasse que représente cette société inégalitaire.