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Leur société
Urgences : elles portent mal leur nom
Selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), un service du ministère de la Santé, le temps d’attente aux Urgences augmente.
L’enquête a porté sur 58 500 patients reçus une journée de juin 2023 dans les 719 services d’urgence du pays. Entre leur enregistrement à l’accueil et leur sortie, la moitié des patients ont attendu plus de trois heures. Une enquête semblable en 2013 montre que, en dix ans, le temps d’attente a augmenté de 45 minutes.
Mais, derrière ces « moyennes », la réalité peut être encore plus dramatique, l’attente pouvant aller jusqu’à 14 h 50 si le patient quitte les Urgences pour une « unité d’hospitalisation de courte durée ». De même, le délai d’attente dépend de la taille du service, moins de deux heures dans les « petites » Urgences, jusqu’à 3 h 50 dans les Urgences de plus grande taille. Enfin les plus de 75 ans, soit le tiers environ des sujets de l’étude, restent plus longtemps en raison d’examens médicaux plus nombreux, qui dépendent alors de la capacité d’accueil des autres services, la Radiologie par exemple.
On n’avait bien sûr pas besoin d’une nouvelle enquête pour connaître la réalité. Chaque nouveau ministre de la Santé – et il y en a eu beaucoup ! – y va de sa visite sur le terrain pour annoncer qu’il va résoudre le problème. Macron lui-même avait promis de « désengorger » les Urgences d’ici la fin de 2024. On voit qu’aucune amélioration n’est en vue et parler aujourd’hui de « maltraitance » et de « patients couloirs » pour tous ceux qui attendent sur des brancards faute de place n’est que la simple vérité. Augmenter les moyens des hôpitaux pour mieux accueillir les malades, embaucher du personnel pour éviter la fermeture de services d’Urgences, le remède est évident. Mais, pour un gouvernement d’abord préoccupé par le budget de guerre, ce n’est absolument pas une urgence.