Violences contre les femmes : le produit d’une société d’oppression27/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/Une5_2023_11_25_Manif_Femmes_09_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Leur société

Violences contre les femmes : le produit d’une société d’oppression

Lundi 25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes, le Premier ministre Michel Barnier a promis un plan de bataille après le choc du procès de Mazan. Cela se résume à quatre mesures.

Illustration - le produit d’une société d’oppression

Barnier a annoncé l’expérimentation et le remboursement par la Sécurité sociale de kits de détection pour lutter contre la soumission chimique, la généralisation du dépôt de plainte dans les hôpitaux s’ils possèdent un service d’urgence ou de gynécologie – ce qui est de moins en moins le cas –, un renforcement de la formation des policiers chargés de l’accueil des victimes et l’ouverture d’une Maison des femmes dans chaque département pour 2025. Enfin, le déblocage de 7 millions de crédits supplémentaires a été annoncé pour mettre à l’abri les victimes de violences conjugales, ce qui élèvera à 20 millions le budget de l’aide universelle d’urgence.

En comparaison des 2,6 milliards d’euros que les associations estiment nécessaires, ce que le gouvernement annonce est dérisoire. Déjà en 2017, à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes, Macron avait annoncé que leur situation deviendrait la grande cause de son quinquennat, sans que cela se traduise dans les faits. La situation de dizaines de milliers de femmes reste désastreuse, mais il n’y a qu’en paroles que les gouvernements ne sont pas avares.

Début novembre, une mission interministérielle a annoncé qu’en 2022, 270 000 femmes avaient déclaré avoir subi des violences sexuelles et/ou physiques, 1,4 million avaient déclaré des faits de harcèlement ou d’exhibitionnisme. Les chiffres sont en constante augmentation, mais seulement 6 % des victimes de violences sexuelles franchissent la porte d’un commissariat. Enfin, depuis janvier 2024, 122 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.

Il y avait donc bien des raisons de crier son indignation lors des manifestations du 23 novembre et de la journée contre les violences le 25 novembre. Le procès de Mazan, contre le mari de Gisèle Pélicot qui la droguait et les dizaines d’hommes qui l’ont violée, a montré combien la barbarie peut sévir y compris dans un pays présenté comme parmi les plus développés de la planète.

Les violences faites aux femmes sont un fléau social profond. Contre lui il faudrait déjà que le gouvernement débloque des moyens sérieux pour protéger les femmes, les accueillir dignement, et les soustraire à leurs bourreaux. Loin de s’atténuer, ces violences et cette oppression se reproduisent sans cesse. La société tout entière est bâtie sur des inégalités, sur la domination et l’exploitation. Dans un monde où règne la propriété privée, la loi du marché, la dictature de l’argent, les femmes sont infériorisées et bien souvent considérées comme une marchandise.

Alors la première question est celle du combat immédiat et particulier des femmes et de tous ceux que cette oppression révolte, contre un fléau dont les causes sont enracinées dans la société.

Ce combat ne pourra être mené jusqu’au bout que s’il rejoint celui de tous les opprimés, le combat pour une société communiste, débarrassée de toute forme d’inégalité et de violence.

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