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- Lutte ouvrière n°2937
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Leur société
1914-1918 : des millions de morts, mais pourquoi ?
La commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la boucherie mondiale de 1914-1918, a été l’occasion pour Macron d’effectuer une énième célébration historique, domaine sans risque qu’il affectionne. Cette année, il était accompagné par le Premier ministre britannique, Keir Starmer.
Cette célébration n’a pourtant pas eu droit à la même pompe que d’autres événements, telle la commémoration du débarquement de juin 1944. Et alors que Barnier inaugurait à Meaux la reconstitution d’une tranchée, Jean-François Copé, le maire de cette ville, déclarait sur France Inter qu’« on n’avait pas besoin d’un jour férié pour commémorer le 11-Novembre ! » Phrase qui est bien dans l’air du temps, puisque le grand patronat veut voler des jours de congé aux travailleurs, mais qui a quand même été jugée déplacée par ceux qui y voient une offense aux « morts pour la patrie ».
À travers des documents de l’époque et du film Les Sentiers de la gloire, les médias ont quand même remis en mémoire l’horreur de cette guerre qui a fait 18 millions de morts. Pour la France, le bilan fut de 1,7 million de morts, auxquels se sont ajoutés 4 millions de blessés. On a pu voir sur des chaînes de la télévision ce que fut l’enfer vécu par les soldats sur le front entre la France et l’Allemagne : la violence des combats, la boue dans les tranchées où ils survivaient avant de monter à l’assaut, sous une pluie d’obus, l’inutilité des combats, dans lesquels des dizaines de milliers d’hommes laissaient leur peau en une seule attaque pour gagner quelques dizaines de mètres de territoire. Les documents ont rappelé aussi les révoltes des soldats en 1917, suivies par l’exécution « pour l’exemple » de ceux désignés comme meneurs.
Mais à quoi donc ont servi cette guerre et ses millions de morts ? Bien peu l’expliquent car il faudrait dire qu’elle était le résultat de la rivalité entre grandes puissances impérialistes pour la conquête de nouveaux territoires, à commencer par l’Afrique. Grande-Bretagne et France occupaient de vastes espaces, et face à elles les empires centraux, Allemagne et Autriche-Hongrie, cherchaient aussi à élargir leur zone d’influence. Chaque État avait besoin de s’ouvrir des débouchés et de piller les richesses d’autres pays.
Cette concurrence entre requins a conduit à sacrifier toute une génération d’hommes jeunes, et moins jeunes, sous prétexte de « défense de la patrie. » Et c’est le même système économique qui règne aujourd’hui et qui est prêt à recommencer ce qui n’était décidément pas « la der des ders. »