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Leur société
Prisons : la démagogie sécuritaire et ses conséquences
Valls et le ministre de la Justice Urvoas se sont déplacés, lundi 8 août, à la maison d’arrêt de Nîmes, particulièrement touchée par la surpopulation carcérale.
La France, régulièrement dénoncée pour ses conditions de détention particulièrement indignes, compte actuellement plus de 69 000 prisonniers, soit 11 000 de plus que le nombre de places disponibles. Près de 1 600 détenus dorment sur des matelas posés au sol. Dans de nombreuses cellules, 3 personnes s’entassent dans 9 m2.
Contrairement à une idée répandue par les politiciens les plus réactionnaires, les juges, subissant la pression sécuritaire, prononcent de plus en plus de condamnations et celles-ci sont de plus en plus sévères. Par ailleurs, le nombre de ceux qui sont incarcérés en attendant leur jugement, et qui seront peut-être déclarés innocents, a encore augmenté cette année de 13,8 %. Cela représente près d’un tiers des prisonniers. Ce surpeuplement entraîne bien sûr régulièrement des flambées de violence, comme le dénoncent les syndicats des gardiens de prison.
Le gouvernement parle d’augmenter le nombre de places de prison. Mais comme le dit Adeline Hazan, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, « l’histoire a montré que plus on construisait de places, plus elles étaient remplies ».
En réalité, c’est la crise, le chômage de masse et l’absence de perspectives dans bien des quartiers populaires qui créent les conditions de la délinquance quotidienne. C’est contre cela qu’il faudrait lutter.
Mais le gouvernement et la droite préfèrent bien sûr rivaliser dans la démagogie sécuritaire.