Un certain nombre d’associations ont protesté, mettant en avant les activités qui étaient ainsi financées en direction des enfants, pour l’égalité des femmes, pour la santé, l’éducation, l’écologie, etc. Ces actions existent et c’est heureux. Les services de l’État en font d’ailleurs la promotion sur leurs sites à l’aide de magnifiques illustrations et de statistiques flatteuses, du moins avant réduction des budgets. Mais cet arbre charitable cache mal la forêt impérialiste.

Ainsi, la marine des Philippines a annoncé le 5 novembre l’acquisition de 40 patrouilleurs français pour renforcer sa défense en mer de Chine. Ce marché de 408 millions d’euros sur plusieurs années est le fruit de « l’aide au développement » apportée par la France. Au nom du développement, un spécialiste en affaires maritimes est délégué en permanence auprès des autorités philippines. De même, un accord de coopération de sécurité et de défense a été conclu en 2023 entre les Philippines et la France. Un industriel français, spécialisé dans ce type de constructions, a été aidé pour ouvrir un chantier dans ce pays et y développer une construction navale moderne. Il va bien entendu se voir attribuer le marché, moitié sur ses chantiers français, moitié aux Philippines. Et les 408 millions d’euros seront bien sûr pris sur l’aide au développement.

Une bonne partie de cette aide va donc rentrer dans les caisses d’un capitaliste français et servir à renforcer l’armée d’un pays qui est une brigade avancée de l’impérialisme dans son encerclement du rival chinois. Les incidents sont en effet quasi quotidiens entre les patrouilleurs et les pêcheurs philippins et leurs homologues chinois autour des îlots déserts de la mer de Chine. Les 40 nouveaux patrouilleurs vont venir à l’appui de ces interventions.

En matière d’aides au développement, il y a fort à parier que Barnier réduira celles consacrées à la lutte contre l’illettrisme et les épidémies. On ne va tout de même pas toucher à celles qui abondent les bénéfices des capitalistes français… et aggravent les tensions guerrières.