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- Lutte ouvrière n°2937
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Dans les entreprises
AMIS – Montluçon : les menaces d’un sous-traitant de l’automobile
La direction d’AMIS à Montluçon, dans l’Allier, a affiché le 28 octobre sa demande de mise en redressement judiciaire de l’entreprise.
La demande concerne également l’usine de Guéret dans la Creuse qui fait aussi partie du groupe SIFCOR, spécialisé dans le forgeage et sous-traitant de l’automobile. La première usine compte 350 travailleurs, la seconde 42.
Dans sa note la direction se plaint de ses dettes. Elle n’a pas un mot pour dire que depuis septembre 2021 ce sont les travailleurs de ces usines qui ont payé ces dettes en jours chômés. Il ne se passe pas une semaine depuis, sans que la direction n’annonce des jours en APLD (Activité partielle de longue durée, autrement dit chômage partiel). « Au quotidien, c’est difficile, on perd 200 à 300 euros par mois. On ne sait jamais le nombre de jours qu’on va travailler ni quel salaire on aura à la fin du mois » disait un ouvrier interrogé par France Bleu.
Pour tenter de trouver un coupable la direction désigne non pas les donneurs d’ordre mais les pays qui fabriquent à bas coût. Elle oublie en revanche de dire que le groupe a racheté une usine en 2022 et une autre en 2023, et de mentionner les profits faits et accumulés avec le travail de générations d’ouvriers depuis…1880.
Interrogé par une radio locale, le directeur du site de Montluçon indique que l’entreprise ne devrait compter que 160 travailleurs et a fait envoyer avec le bulletin de paye d’octobre un questionnaire intitulé « Déclaration sur l’honneur de situation personnelle ». La direction pourrait très bien répondre elle-même aux questions posées et ce questionnaire sert à la fois à inquiéter un peu plus les travailleurs et à tenter de les impliquer dans les manœuvres patronales.
Alors, puisqu’il s’agit d’un redressement, il y aura toujours des pièces à usiner et des jours travaillés, et les travailleurs auront l’occasion de discuter entre eux de l’avenir et de la lutte à mener.
Dans cet ancien bassin industriel de Montluçon, nombre de travailleurs d’Adisseo, Erastell, Landis et Gyr ont été et sont encore menacés. La manifestation syndicale prévue le 23 novembre ne doit être qu’un commencement.