COP29 : sale temps pour l’humanité13/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P16-1_COP_29_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C16%2C710%2C416_crop_detail.jpg

Leur société

COP29 : sale temps pour l’humanité

Du 11 au 22 novembre, encore une fois au milieu des puits de pétrole, mais cette fois-ci à Bakou en Azerbaïdjan, les représentants des États de la planète se réunissent pour discuter climat. Personne ne semble attendre grand-chose de cette 29e grand- messe.

Illustration - sale temps pour l’humanité

Les enjeux climatiques sont pourtant cruciaux. En plus de températures toujours plus élevées, en plus d’un climat de plus en plus chaotique et violent, la montée des eaux qui sera d’un mètre en 2100 au rythme actuel va menacer des centaines de millions de personnes habitant à proximité d’un littoral. Les scientifiques affirment que, pour espérer contenir le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C, pour que la planète reste viable, il faudrait réduire de 45 % d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre, générées principalement par l’extraction et l’utilisation du pétrole et du gaz, alors que les engagements actuels conduisent à une baisse de moins de 3 % de ces émissions. Les causes comme les conséquences du réchauffement climatique sont depuis longtemps parfaitement identifiées, mais de grand-messes en COP, il ne se passe rien, tant les capitalistes font ce qu’ils veulent, soutenus par leurs États nationaux.

Les mesures adoptées par les 28 COP précédentes ont surtout été l’occasion de grands discours sur l’écologie sans qu’il en sorte des mesures contraignantes. La 29e n’y dérogera pas. Ainsi, au premier jour de la conférence, les États se sont mis d’accord sur les règles de fonctionnement du « marché carbone » décidé en 2015 et qui permet déjà aux grandes entreprises de s’acheter une virginité écologique. Les Total, BP, Exxon, principales responsables et profiteuses des émissions de gaz à effet de serre pourront, plus largement encore, se payer un droit à polluer, et se dire neutres en carbone en compensant, sur le papier, leur pollution par des crédits carbone, ceux-ci étant achetés auprès d’entreprises ayant planté des forêts dont personne ne s’occupe de savoir si leurs arbres arrivent à maturité.

L’autre question à l’ordre du jour officiel de la conférence de Bakou est celle du financement de l’action climatique, et la discussion sur les sommes apportées par les pays riches, principaux responsables historiques et actuels de la crise climatique. Les entreprises du secteur énergétique, qui accompagnent les délégations diplomatiques, doivent saliver. Elles sont déjà richissimes, et elles se demandent combien de milliards elles arriveront à recycler dans les poches de leurs actionnaires sous couvert d’action climatique, de transition énergétique ou d’aide aux pays pauvres pour accéder au solaire ou à l’éolien.

Côté symbole, alors que la COP28 s’était déroulée à Dubaï chez les émirs du pétrole, la COP29 se déroule en Azerbaïdjan, un État dont le budget dépend pour moitié de l’exportation du pétrole, sous la direction du ministre de l’Écologie azéri, un ancien de la compagnie pétrolière locale, la Socar, avec qui Total est en cheville. Les intérêts des pétroliers sont bien gardés.

La mascarade est tellement évidente qu’elle ne peut même pas servir de publicité pour les responsables politiques. Aussi peu regardants qu’ils soient, Macron, Biden, Scholz et beaucoup d’autres ne se sont pas déplacés : c’est tout dire.

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