Dumarey – Strasbourg : les travailleurs en grève13/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P14-2_Dumaray-Strasbourg_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dumarey – Strasbourg : les travailleurs en grève

Comme prévu à la fin du débrayage du jeudi 24 octobre et après une semaine de congés imposés par la direction, les syndicats de l’usine Dumarey, à Strasbourg, avaient appelé à un débrayage à 12 h 30 le jeudi 7 novembre contre les 248 licenciements.

Illustration - les travailleurs en grève

En fait dès 9 heures, à la pause du matin, une quarantaine de travailleurs, proches de la CGT, de la ligne de montage de la 6 vitesse ont arrêté le travail spontanément. Une ouvrière a exprimé la colère de ses camarades au rassemblement : « On ne peut plus travailler tant que la direction ne répondra pas à nos demandes ». Les demandes sont avant tout d’avoir des moyens permettant de vivre jusqu’à l’âge de la retraite pour ces salariés qui ont entre 50 ans et 62 ou 63 ans. Tous sont cassés par les années enchaînées à l’usine, et conscients qu’ils ne retrouveront pas de travail alors que tous les jours sont annoncés des licenciements et des fermetures d’usine : Novarès dans la banlieue de Strasbourg, Schaeffler à Haguenau, Michelin, Auchan, tout renforce la conviction d’un bon nombre de travailleurs qu’il va falloir se battre.

Les grévistes ont arrêté la circulation pendant une petite demi-heure sur la rue devant l’usine. En fin de rassemblement, ils se sont prononcés pour la grève et vendredi 8 novembre, dès 6 heures du matin, environ 150 travailleurs ont bloqué les entrées de l’usine et organisé des braseros. En milieu de matinée, le patron, Guido Dumarey, a débarqué avec sa Porsche et s’est adressé à eux en disant : « C’est la guerre », une guerre qu’il fait payer au prix fort aux 248 salariés qui sont jetés à la rue. Après quelques échanges où il lui a été rappelé qu’il a récupéré l’usine General Motors sans mettre un sou il y a dix ans, et qu’il s’était enrichi sur le travail des ouvriers, ceux-ci lui ont signifié qu’ils ne se laisseraient pas jeter comme des kleenex. Avec son arrogance de patron margoulin, il a répondu que les travailleurs pouvaient rester là jusqu’au mercredi suivant… et un peu plus tard, il est revenu avec une centaine de bonnets qu’il a fait distribuer. La réaction des travailleurs a été assez unanime : « Il se fout de nous ». Une trentaine de ceux de l’équipe d’après-midi ont embrayé dans la grève eux aussi. De même dans la petite équipe de nuit.

Après cette première journée de grève, la suite était prévue pour mardi 12 novembre au matin. Il faudra toute la détermination des travailleurs, exaspérés par la rapacité de Dumarey, pour le faire reculer.

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