Le Maire au Sénat : sans complexe13/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2937-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Le Maire au Sénat : sans complexe

Le 7 novembre, l’ancien ministre des Finances Bruno Le Maire était invité à s’expliquer au Sénat sur la dérive du déficit public en 2024 : 6,1 % du PIB (produit intérieur brut) presque deux points de plus que prévu, soit plus de 41 milliards de différence.

Dans cette pièce de théâtre, on a vu un très compétent ministre des Finances, trompé par ses services, rejeter la faute sur le nouveau gouvernement. En effet, a-t-il affirmé : « Il y a eu une grave erreur technique d’évaluation des recettes. » Mais, a-t-il précisé, « à aucun moment, le ministre n’intervient dans ce calcul, […] l’étanchéité entre les services » étant le moyen d’éviter « toute manipulation ». Quant aux difficultés rencontrées, elles tenaient « à 80 % à la crise et au covid ».

Par ailleurs, dit Le Maire, il s’est toujours soucié des mesures à prendre, en les proposant au gouvernement. Bien sûr il s’agissait de « propositions d’économies fortes » comme en février 2024, au moment de la nouvelle donne stratégique, au vu de l’évaluation de la situation internationale. Elles étaient impopulaires mais nécessaires…

Parfaitement sûr de lui et de sa parole « libérée », s’affirmant solidaire du gouvernement d’Élisabeth Borne, y compris quand sa proposition n’était pas reprise, l’ancien ministre a dispensé un long cours d’économie à son auditoire. Il s’est affiché en gestionnaire modèle, convaincu qu’il fallait s’en prendre « au volume excessif des dépenses publiques, au poids de la dépense sociale et au volume de travail insuffisant » : des propositions tout à fait dans l’esprit de son successeur !

Quant au fait que cette dépense publique a surtout servi à augmenter les profits capitalistes, ce n’est pas cette enquête du Sénat qui le montrera.

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