Michelin – Cholet : en lutte contre les licenciements13/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P13_Michelin_1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C40%2C800%2C490_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : en lutte contre les licenciements

Vendredi 8 novembre, les travailleurs de Michelin-Cholet s’étaient donné rendez-vous à 13 heures devant l’usine pour une première manifestation contre les licenciements.

Illustration - en lutte contre les licenciements

Le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, avait cru bon de pointer son nez, et mal lui en a pris. Son discours a été couvert par les huées, le contraignant à rebrousser chemin en moins de cinq minutes. Le lendemain de sa visite, il a confirmé son impuissance, et en fait sa complicité face à l’offensive patronale en cours, en annonçant à la radio qu’il s’attend à des suppressions d’emplois par milliers dans le pays. Comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle et pas de choix faits par les serviteurs des capitalistes dans le secret des conseils d’administration ! Oui, les travailleurs de Michelin ont bien fait de le « dégager ».

Le député macroniste de Cholet, Denis Masséglia, a lui aussi tenté une opération de communication mais sans plus de succès. Proprement éconduit, il a dû déguerpir à son tour sous les invectives.

La révolte des travailleurs s’est ensuite exprimée tout au long de la manifestation, par des pancartes portant des messages manuscrits comme « Michelin assassin » et « Salaires décents ? Licenciements indécents ! » Jusqu’à 16 heures, ils ont défilé à travers la zone.

Signe que la fermeture choque très largement, le cortège a été rejoint par des retraités de Michelin, par des conjoints et des enfants, par des salariés de Thales, Nicoll et Charal, et par d’autres encore venus d’Angers. « Cinquante ans à nous user, cinq minutes pour nous virer ! » était l’un des slogans les plus repris, et pour cause : avec les profits accumulés depuis l’ouverture de l’usine en 1970, la famille Michelin a de quoi assurer à chacun un gagne-pain, au lieu des miettes proposées.

En fin de manifestation, les travailleurs ont décidé de maintenir une présence devant l’usine tout le week-end, ce qui a donné lieu à un samedi soir festif où, autour d’un barbecue et d’un karaoké, les discussions sur la suite du mouvement sont allées bon train.

Mardi 12 novembre, alors que la direction tentait de faire reprendre une partie de la production, la présence des travailleurs en lutte aux entrées était toujours aussi visible. Leur détermination à ne pas se laisser mettre sur le carreau sans réagir était toujours là, avec un objectif immédiat : le déplacement en car le lendemain devant le siège de Michelin à Clermont-Ferrand, pour y retrouver les salariés de Vannes et d’autres sites. Une occasion d’inviter tous les travailleurs aujourd’hui menacés dans leur emploi à les rejoindre dans la lutte !

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