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Leur société
Migrants noyés : Retailleau pousse-au-crime
Deux embarcations de migrants ont été secourues dans la Manche dimanche 10 novembre, et 51 personnes ont été ramenées à Calais.
D’autres ont eu moins de chance. De nouveaux corps sont retrouvés régulièrement sur les plages, portant le sordide bilan à plus de 60 morts depuis le début de l’année. C’est le résultat d’une politique gouvernementale menée sciemment. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qu’ils accusent s’était réjoui dans un tweet début octobre de « l’engagement héroïque » des policiers pour empêcher les traversées, tout en ajoutant cyniquement que « cette efficacité avait des conséquences néfastes avec une augmentation des décès. »
La traque sans relâche dont est victime le millier de personnes massées le long du littoral les pousse à prendre toujours plus de risques. Pour éviter que les policiers ne les empêchent de partir, notamment en crevant les canots sur les plages, ceux-ci sont mis à l’eau en amont des traversées et les migrants embarquent directement dans l’eau. Ces départs précipités entraînent des situations chaotiques. Les bousculades mortelles et les noyades se multiplient. C’est ce qui explique que, depuis le début de l’année, la moitié des décès a eu lieu à moins de 300 mètres du littoral.
Comme l’a constaté le maire du Portel, une commune du littoral, « les politiques qui ont été menées par les différents gouvernements depuis quinze ans ne fonctionnent pas. On n’empêchera jamais ces migrants de vouloir traverser. »
Une solution s’impose pour mettre fin à ces situations révoltantes : ce serait d’ouvrir les frontières et de garantir la liberté de circulation et d’installation pour tous.