Safran – Villaroche : volontariat... pour faire 60 heures13/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2937-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safran – Villaroche : volontariat... pour faire 60 heures

Travailler 60 heures par semaine en fin d’année : voilà la « proposition » que la direction de Safran fait à l’usine de Villaroche, en Seine-et-Marne. Cela concernerait quelques centaines de travailleurs, essentiellement des ouvriers de secteurs qui terminent le montage des moteurs.

Airbus attend ces moteurs et Safran semble vouloir éviter de payer des pénalités : pas question d’écorner ses profits, qui sont au beau fixe. Les patrons de Safran voudraient donc que les travailleurs reviennent à des semaines dignes du 19e siècle, avec des journées complètement folles, et ce du lundi au samedi. De plus, il s’agit d’ouvriers qui travaillent déjà en équipe : une semaine de 60 heures signifierait, pour ceux de l’équipe du matin, commencer au milieu de la nuit, pour enchaîner ensuite pendant 10 heures jusqu’en début d’après-midi, ou, pour ceux de l’équipe du soir, faire 10 heures d’affilée pour finir autour de minuit. Et la direction parle chaque semaine de santé et sécurité au travail ! Quant à la vie personnelle durant ces semaines, n’en parlons plus.

La nouvelle vient de tomber et on ne sait pas combien de salariés accepteront. La direction a le cynisme de parler de « volontariat », comme si le fait que certains ouvriers, voyant que leur salaire ne suffit pas, soient conduits à accepter de faire des semaines démentes en faisait quelque chose d’admissible.

En installant ces 60 heures, même ponctuellement, la direction veut créer un précédent et habituer les travailleurs à adapter leur vie, à démolir leur santé, en fonction des aléas de ses commandes et de son business. Aujourd’hui, ce sont des heures supplémentaires, mais demain, quand il y aura moins d’affaires à faire, la direction dira aux travailleurs de rester à la maison, en congé ou autre.

Les patrons n’ont plus de limites. Seules celles que les travailleurs leur imposeront les arrêteront.

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