SNCF : la riposte nécessaire13/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P15_Manifestation_cheminots_gare_du_Nord_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : la riposte nécessaire

L’ensemble des organisations syndicales de la SNCF appelle à une journée de grève dans tous les services le 21 novembre contre la liquidation de Fret SNCF, la privatisation du transport voyageurs et l’éclatement de SNCF Réseau.

Illustration - la riposte nécessaire

Présentée comme un « unique ultimatum », cette journée sera suivie d’une grève reconductible à partir du 11 décembre « en l’absence de réponse du gouvernement et de la direction de la SNCF ».

Quels que soient l’objectif et la volonté réelle des organisations syndicales, l’ampleur de l’attaque en cours nécessite la mobilisation des travailleurs du rail sur leurs revendications de classe. L’objectif du patronat, public ou privé, du ferroviaire, est tout à fait clair : il s’agit, au travers de l’ouverture à la concurrence et de filialisations en cascade, d’éclater l’entreprise afin de faire reculer l’ensemble des conditions de vie, de travail, d’emploi, de salaires des cheminots.

L’exemple du fret ferroviaire est tout à fait significatif. Depuis l’ouverture à la concurrence, il y a vingt ans, 10 000 emplois sur 15 000 ont disparu à Fret SNCF, la plupart du temps sans transfert au privé, car le trafic s’est effondré et s’est largement reporté sur la route. Les conditions de travail se sont complètement dégradées. Le gouvernement vient de donner le coup de grâce en annonçant la liquidation prochaine de Fret SNCF au 1er janvier 2025 avec à la clé 500 nouvelles suppressions d’emploi et la création de deux filiales de droit privé de la SNCF. Les travailleurs qui y seront transférés n’ont aucune garantie sur leur avenir.

L’ouverture à la concurrence du transport des voyageurs est de son côté le produit des réformes de 2014 et 2018, de Hollande et de Macron, contre lesquelles les cheminots avaient fait grève. Dans les lots ou les marchés progressivement ouverts à la concurrence, les cheminots seront contraints de changer d’entreprise, quel que soit le vainqueur de l’appel d’offres. En effet, la SNCF ne postule qu’au travers de filiales, car il s’agit évidemment pour elle de faire reculer les conditions sociales.

Dès décembre 2024, 1 200 cheminots de TER vont basculer dans trois filiales à Amiens, Nice et Nantes. Ils s’ajouteront aux 4 500 cheminots de Fret SNCF transférés dans les deux filiales. En 2025, 550 cheminots vont basculer dans une filiale de Keolis pour la ligne T4 d’Aulnay à Bondy ou dans les entreprises privées pour les TER Nice-Marseille. En 2026, plus de 5 000 cheminots seront transférés soit dans une filiale, soit dans une entreprise privée dans différentes régions avec toujours à la clé des dispositions régressives et des menaces de licenciement économique en cas de refus.

Cette menace concerne aussi les travailleurs de SNCF Réseau puisque la privatisation de l’exploitation d’une ligne TER pourra s’accompagner de celle de l’entretien des voies par des groupes du BTP.

Il serait illusoire de penser que si certains travailleurs du rail sont vendus au rabais, d’autres pourront rester protégés par un quelconque métier, statut ou appartenance à telle ou telle entreprise.

D’ores et déjà, les chefs préparent les esprits, tentent d’individualiser le sort de chacun, demandant par exemple au salarié de signer à l’avance un engagement à travailler dans tel ou tel secteur, sans même savoir la sauce à laquelle il sera mangé. C’est au contraire en réagissant collectivement que les travailleurs pourront déjouer les pièges tendus.

Cette offensive fait partie de la guerre de classe que mènent patronat et gouvernement. Elle se traduit, à la SNCF comme ailleurs, par le recul des salaires réels et des conditions de travail, par les suppressions d’emplois. La contre-offensive est nécessaire et urgente.

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