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- Lutte ouvrière n°2411
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Leur société
Indemnités : De plus en plus maigres
Le versement d'indemnités aux chômeurs date de 1958, sous de Gaulle, avec la création de l'Unedic, parallèlement à l'Assedic qui, elle, centralisait les offres d'emplois. Pendant la période dite des Trente glorieuses marquée par le plein emploi, l'indemnisation était générale et se montait à 90 % du salaire brut - qui était bien moins éloigné que maintenant du salaire net. Mais, avec le début de la crise au milieu des années 1970, les gouvernements n'ont cessé de restreindre le montant des allocations de chômage et de durcir les conditions d'attribution.
La première vraie attaque a eu lieu en novembre 1982, sous le gouvernement du socialiste Pierre Mauroy, et s'est traduite par une baisse à la fois du montant des indemnités et de la durée pendant laquelle un chômeur touchait des allocations. 600 000 chômeurs se retrouvèrent exclus de toute indemnisation. Dix ans plus tard, en 1992, le gouvernement de Pierre Bérégovoy, lui aussi du PS, introduisait la dégressivité des indemnités, qui baissaient d'environ 17 % tous les quatre mois, en même temps qu'il durcissait les conditions d'attribution et renforçait les contrôles. Quand à la durée de l'indemnisation, elle est progressivement passée de 36 mois en 1979 à 23 mois en 2001.
Actuellement, les chômeurs sont indemnisés pendant 28 mois, ou 36 mois pour ceux qui ont plus de 50 ans, à condition d'avoir eu un emploi pendant quatre mois. Quant au montant, il se situe en moyenne à 57,4 % du salaire net, ce qui fait bien peu quand on est au smic. Et il ne faut pas oublier que plus de la moitié des chômeurs ne touchent aucune allocation chômage.