Minima sociaux : le voleur, c’est l’État25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Minima sociaux : le voleur, c’est l’État

Les travailleurs réduits à vivre avec le RSA, le minimum vieillesse ou l’allocation adultes handicapés doivent affronter un véritable parcours du combattant pour faire valoir leurs droits.

L’association ATD Quart Monde dénonce dans un rapport ce qu’elle appelle une maltraitance institutionnelle.

Dans les services concernés, CAF ou France Travail, ceux qui ne sont pas familiers avec l’informatique se retrouvent plantés devant des ordinateurs dont ils ne maîtrisent pas l’usage. Il n’y a nulle part assez de conseillers pour les aider, et quand ils arrivent à en accrocher un ils doivent déballer leur vie privée en public. Cela vise souvent simplement à décrocher un rendez-vous plusieurs semaines après. Et ce n’est que le début d’une épuisante course d’obstacles où on leur demande sans cesse de nouveaux papiers, en les accusant de ne pas les avoir envoyés dans le bon format. Un allocataire du RSA dénonce ainsi le fait que l’on puisse être privé immédiatement de tout revenu du fait d’un papier qui manque. Par contre, une fois le document envoyé, il faut des mois pour que l’allocation soit rétablie.

Cette situation est avant tout le résultat du manque de personnel dans les CAF ou à France Travail. Chaque agent doit suivre un nombre démesuré de dossiers, et faire face à des demandes sans cesse croissantes, par mail, téléphone ou à l’accueil. Un agent de France Travail de L’Haÿ-les-Roses, dans le Val- de-Marne, dénonce ainsi dans le journal l’Humanité le fait d’avoir des objectifs chiffrés en nombres de réponses par téléphone ou mail, ce qui pousse à donner des explications rapides en laissant de côté les cas complexes.

Aujourd’hui, toute une partie de ceux qui auraient droit à des prestations ne les touchent pas, ou pas totalement. Ils sont 34 % pour le RSA, 30 % pour l’allocation-chômage et 50 % pour le minimum vieillesse. Le gouvernement prétend remédier à cette situation en expérimentant dans cinq départements le versement automatique du RSA, une mesure qui nécessite quand même de se connecter et de fournir des documents tous les trois mois. On doute fort que cela puisse compenser le manque de personnel pour renseigner les usagers.

Les gouvernants ont coutume d’accuser les bénéficiaires de minima sociaux et de les stigmatiser. Cet argent non distribué est un détournement de fonds publics, par lequel l’État lui- même vole les plus pauvres.

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