TCL (Lyon) : La transparence des revenus ? Chiche !05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TCL (Lyon) : La transparence des revenus ? Chiche !

À Lyon, les employés des transports en commun (TCL) sont en grève depuis quelque temps déjà afin d'obtenir une augmentation de leurs salaires. Cette augmentation, leur direction la leur refuse. Elle est soutenue en cela par le maire PS de la ville, Gérard Collomb, qui fait chorus avec elle en prétendant que les grévistes auraient des revendications outrancières.

C'est pour tenter de les présenter comme des privilégiés que la direction a eu le culot de faire paraître dans la presse locale des bulletins de paie censés prouver que les TCL versent des salaires de 1500 euros (10 000 F) en moyenne pour des travailleurs ayant dix ans d'ancienneté.

Si tel était le cas, de toute façon, ce ne serait déjà pas le Pérou (et bien moins que ce que gagnent les dirigeants des TCL ou le maire de Lyon, pour ne citer que les détracteurs des grévistes). Mais, en outre, c'est faux : les salaires moyens sont de 300 euros inférieurs à ce que prétend la direction. Et les grévistes l'ont prouvé aux utilisateurs des transports en commun lyonnais en affichant des photocopies de leurs fiches de paie dans des abribus.

En attendant, on n'a ni vu ni entendu d'hommes politiques ou de journalistes s'indigner de cette publicité patronale, d'ailleurs mensongère, sur les revenus de simples salariés. En revanche, la classe politique et nombre de journalistes poussent des cris d'orfraie chaque fois qu'Arlette Laguiller dit qu'il faudrait rendre publics tous les comptes des entreprises, ainsi que ce que leurs actionnaires et leurs prête-noms touchent comme dividendes et revenus divers. Mais il faudrait être bien naïf pour s'étonner de cette nouvelle illustration de la règle " deux poids, deux mesures " que défendent ces gens-là.

Les patrons connaissent tout ou presque sur ceux qu'ils emploient, y compris bien évidemment leurs salaires, ce qui ne les empêche pas - comme à Lyon - de mentir à ce sujet. Mais pourquoi les salariés, et eux seuls, n'auraient-ils pas le droit de tout connaître de ceux qui les exploitent ? Si on pouvait tout savoir sur les patrons (et les hommes politiques à leur service), on découvrirait que les " difficultés " qu'ils invoquent pour licencier ou bloquer les salaires ne sont le plus souvent que des inventions.

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