- Accueil
- Lutte ouvrière n°2958
- Naval Group – Ruelle-sur-Touvre : pour les salaires !
Dans les entreprises
Naval Group – Ruelle-sur-Touvre : pour les salaires !
Depuis le vendredi 14 mars, entre 70 et 150 travailleurs débrayent plusieurs fois par semaine sur le site Naval Group de Ruelle-sur- Tourne, près d’Angoulême, en Charente, qui emploie un millier de salariés.
Lors de ces journées, les travailleurs se rassemblent à 8 h 30 sur un poste de travail bien défini avec pour conséquence de ralentir la production. Cette mobilisation à l’appel de la CGT et de SUD correspond à une certaine colère parmi les ouvriers à la suite des négociations annuelles obligatoires. La direction de Naval Group n’a concédé que 50 euros brut d’augmentation générale par mois alors que cette entreprise, chantier naval de défense, d’environ 16 000 salariés, a fait 266 millions d’euros de bénéfices en 2024. C’est sur le site de Cherbourg que 200 travailleurs ont en premier réagi.
Mercredi 28 mars, l’ensemble des accès du site de Ruelle ont été fermés, sauf la porte principale devant laquelle environ 150 grévistes se sont réunis de 7 à 11 heures. Plusieurs dizaines sont allés collecter les télécommandes des ponts roulants pour les ramener à la direction. Il semble que celle-ci a éprouvé quelques difficultés pour associer de nouveau chaque télécommande à son pont.
Lundi 31 mars et mardi 1er avril, le rassemblement a eu lieu au sablage où un arbre d’hélice était en cours de traitement. Le mardi, un mur avec les sacs de sable a même été construit ralentissant la récupération de la production par un camion. Vendredi 4 avril, ce sont les ordres de fabrication (OF) qui ont subi le même sort que les télécommandes. Le directeur du site s’est retrouvé avec plus d’une centaine d’OF sur les bras.
La CGT revendique des augmentations de salaires supplémentaires mais non chiffrées et l’ouverture d’une négociation sur le 13e mois. Le DRH du groupe, sous prétexte que la mobilisation n’a pas lieu sur tous les sites, a donné pour consigne aux directions de chaque site de négocier localement, ce qui exclut en pratique toute mesure salariale sérieuse.
Le directeur du site a essayé de revenir à une situation normale en proposant la baisse du prix de la cantine de 0,5 euro par jour. Cette proposition a été ressentie par les travailleurs mobilisés comme une marque de mépris supplémentaire et n’a eu pour conséquence que de faire monter la colère d’un cran.