Groupe Thales : pas d’Union sacrée pour la guerre !25/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2943-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Thales : pas d’Union sacrée pour la guerre !

Les dirigeants de la CFDT, de la CGC, de la CGT-UFICT (ingénieurs, cadres et techniciens) et de la CFTC ont adressé une Lettre ouverte au Conseil d’Administration du groupe Thales publiée dans un tract.

Les responsables se placent déjà dans le cadre d’une économie de guerre et des profits que le groupe – en réalité ses actionnaires – pourrait en tirer. Mais ce n’est pas pour les dénoncer, au contraire !

Cette lettre ouverte vient au moment des négociations salariales. Les signataires, au lieu de porter les revendications des salariés qu’ils sont censés représenter, préfèrent donner des conseils à la direction de ce trust mondial exploitant plus de 80 000 travailleurs et réalisant un chiffre d’affaires de plus de 18 milliards d’euros. Comme si Dassault, l’actionnaire privé principal de ce groupe, allait avoir la moindre considération pour leurs « bonnes idées », exprimées de plus sur un ton mi-plaintif, mi-donneur de leçons de morale.

Surtout, ils révèlent qu’ils sont déjà des va-t-en guerre. Critiquant les trop faibles investissements dans les infrastructures et les équipements, ils concluent que « cela ne permettra pas à Thalès de participer de façon correcte à l’effort que demanderait une éventuelle entrée en économie de guerre ». À la fin de leur lettre, ils remettent ça, en disant que leurs propositions permettraient au groupe « d’assumer son rôle dans l’éventualité d’un besoin rapide d’augmentation de production dans le cadre d’une économie de guerre ».

Si demain, le gouvernement français décide de prendre part à des interventions militaires d’ampleur, à une guerre en Ukraine, en Afrique ou ailleurs, ce ne sont pas les actionnaires de Thales, ni leurs fils ou leurs filles, qui seront envoyés sur les champs de bataille pour donner leur vie. Ce sont les travailleurs qui seront mobilisés.

Ces dirigeants syndicaux ne semblent même pas s’imaginer qu’ils pourraient être mobilisés eux aussi. Et c’est peut-être ce qui leur permet d’être aussi guerriers et défenseurs des futurs profits des actionnaires. Le plus écœurant est qu’ils prétendent parler au nom de tous les travailleurs du groupe. Mais, à la base, bien des salariés ne se sentent absolument pas représentés par ces gens-là et ne veulent pas se laisser manipuler.

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