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Leur société
Guadeloupe : les travailleurs se mobilisent
Samedi 29 mars, environ 900 travailleurs se sont mobilisés dans les rues de Pointe-à-Pitre. Ils se sont rassemblés ensuite au BIK de la Mutualité (lieu de rendez-vous des manifestants depuis la révolte de 2009), où les responsables de différentes organisations ont pris la parole.
Dans les semaines précédentes, plusieurs meetings dans les communes avaient aussi réuni des centaines de participants.
Ils entendaient dénoncer la situation catastrophique qui atteint principalement les travailleurs du territoire. La revendication d’un minimum de 2 000 euros pour les salaires, les pensions et les allocations est une question vitale dans l’Hexagone, mais plus encore en Guadeloupe et Martinique où le coût de la vie est plus élevé d’environ 40 %. Et puis, les licenciements et suppressions de postes tombent comme des couperets. Les enseignants étaient mobilisés contre la suppression de 89 postes dans l’académie. Après plusieurs jours de mobilisation, ils ont obtenu du rectorat le maintien de 13 postes. C’est un début. Ce mouvement des enseignants était le plus important depuis plusieurs années : 35 établissements étaient totalement fermés pour cause de grève.
L’ensemble des syndicats de l’île avait appelé à cette journée, dont le plus important, le syndicat indépendantiste UGTG. La CGTG aussi avait appelé, ainsi que les syndicats d’enseignants. Des organisations politiques, dont le LKP et Combat ouvrier avaient aussi appelé à participer depuis plusieurs semaines. Leurs interventions ont été bien relayées par les médias officiels et les réseaux sociaux.
Il faut dire que les raisons de mécontentement ne manquent pas. Les services publics sont en état de décomposition avancée, particulièrement l’hôpital.
L’absence d’eau dans de nombreux secteurs et le fait qu’elle ne soit pas potable constituent un scandale qui ne trouvera pas de solution sans une manifestation générale de colère de la population. De même, l’empoisonnement des terres, de l’eau, des plantes et animaux par le chlordécone est un danger mortel. Plus de 90 % de la population est affectée. En particulier les travailleurs agricoles qui ont répandu ces produits continuent à mourir de cancers. L’indemnisation générale de la population serait un minimum qui ne pourra être obtenu que par la lutte.
À ces révoltantes spécificités s’ajoutent bien entendu les graves problèmes et les attaques toujours plus nombreuses qui affectent les travailleurs de l’hexagone comme des Antilles.
La manifestation du 29 était un premier pas. La colère et la révolte sont bien là, même si elles ne se concrétisent pas encore par des manifestations plus massives.