SOS Océan : Macron noie le poisson02/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P6-1_Conference_oceans_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-24%2C0%2C776%2C423_crop_detail.jpg

Leur société

SOS Océan : Macron noie le poisson

Faute de sauver sa cote de popularité, sa majorité et ses gouvernements, Macron prétend désormais sauver l’océan. Il a fixé plusieurs objectifs en ce sens à l’occasion du sommet SOS Océan, à Paris, le 31 mars.

Illustration - Macron noie le poisson

Tout d’abord, affirme le président, il faut une politique de conservation et d’utilisation durable de la haute mer. Macron vise là le transport maritime qui est à l’origine de 3 % de la pollution totale. Jusqu’à présent aucun pays, la France pas plus qu’un autre, n’a fait plus que de constater que les armateurs empochent les subventions à la dépollution sans changer grand-chose à leurs pratiques.

Ensuite, le président français s’élève avec la plus grande fermeté contre l’exploitation des ressources minières au fond des mers, suivant en cela les scientifiques, les ONG et le sens commun. Cela lui est d’autant plus facile qu’il n’est en fait, et heureusement, pas question pour l’instant de se lancer dans cette industrie. D’une part, les États ne parviennent pas à se mettre d’accord sur un cadre juridique concernant les fonds marins, chacun voulant garder la meilleure part d’une exploitation à venir. D’autre part, et surtout, l’affaire est encore trop incertaine pour être rentable. Macron et ses collègues chefs d’États seront certainement moins lyriques lorsqu’un groupe minier international et un consortium bancaire ayant pignon sur rue voudront réellement se lancer dans l’exploitation de minerais immergés par 4 000 mètres de fond…

Macron promet aussi de combattre la pêche illégale. Mais outre le fait que la pêche dite légale est tout aussi ravageuse en régime capitaliste, les autres activités de pêche ne sont pas pour autant inconnues. Leurs produits se retrouvent, pour dix milliards d’euros par an, en boîtes ou surgelés dans tous les magasins du monde. Si l’administration française voulait les contrôler, pour la part qui lui revient, elle le pourrait.

Les promesses présidentielles sur l’extension des Aires marines protégées (AMP) relèvent du chant des sirènes. Les AMP sous juridiction française ne sont protégées de rien, ni du chalutage intensif, ni du passage des navires géants, ni quasiment d’aucune activité destructrice. Et quand Macron a critiqué les réductions de crédits pour la recherche marine de l’administration Trump, les scientifiques et les travailleurs de l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), ont dû apprécier, eux qui pétitionnaient en juin dernier pour obtenir des moyens à la hauteur.

Les gouvernements de Macron ne sont pourtant pas restés inactifs en la matière. Le dernier budget comprenait en effet, outre des économies sur tous les secteurs de recherche scientifique, une réduction de 30 % des crédits des Affaires maritimes…

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