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Leur société
RSA : les bénéficiaires entre départements et État
Le montant du RSA ayant été revalorisé de 1,7 % à partir du 1er avril, soixante et onze départements ont déclaré qu’ils refusent d’assumer l’augmentation de cette allocation dont ils ont la charge.
En effet, l’État garde la main sur un certain nombre de décisions comme la revalorisation du RSA mais il n’est pas le payeur.
Le président du département de l’Aisne déclare qu’en 2024, sur les 111 millions nécessaires pour payer le RSA, 66,3 millions n’ont pas été compensés par l’État. D’ores et déjà, dans trois départements, l’Ariège, les Pyrénées-Orientales et la Seine-Saint-Denis, le versement du RSA a été repris par l’État « à titre d’expérimentation » pour l’instant.
Les recettes des départements dépendent d’impôts spécifiques et de la dotation de l’État. Or elles ne suivent pas l’inflation ou sont en baisse selon les départements alors même que les dépenses incompressibles augmentent. Un adulte sur dix dépend du RSA en métropole et trois fois plus dans les territoires d’Outre- mer. Cette hausse du RSA décidée par décret, en principe en fonction de l’inflation, sera en fait de 11 euros par mois pour une personne seule, ce qui ne permettra pas de sortir de la survie. Le RSA est versé par la Caisse d’Allocations familiales aux bénéficiaires, les départements devant en principe compenser cette dépense. Mais ils attendent maintenant une réunion prévue avec la ministre du Travail fin avril pour obtenir une augmentation de leur budget.
Les exécutifs de ces départements veulent mettre la pression sur l’État mais le choix du sujet de leur bras de fer n’est pas innocent, laissant entendre que ce qui est superflu est l’aide destinée aux plus démunis, au contraire de celle qu’ils distribuent sans sourciller à leur clientèle capitaliste.