Thales – Mérignac : le mouvement gagne des partisans02/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2957-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thales – Mérignac : le mouvement gagne des partisans

Sur le site Thales de Mérignac, à la date du mardi 1er avril, les techniciens de DMS assurant la production du radar et de l’un des calculateurs du Rafale étaient en grève pour les salaires depuis dix jours.

Vendredi 28 mars, ils ont été rejoints par un service d’AVS, l’autre entité présente sur le site, axée sur l’électronique civile, et par un service d’ingénieurs de DMS. L’ensemble de ces grévistes se sont retrouvés lundi 31 au matin autour d’une « auberge espagnole » au Campus café. Ce fut un succès puisqu’ils étaient près d’une centaine.

La direction multiplie quant à elle les bourdes et les provocations. Elle a cherché à interdire aux grévistes le Campus café pour leur auberge espagnole, sans résultat. Elle convoque des salariés individuellement pour faire pression. Vexée d’avoir été ridiculisée par les grévistes qui ont trouvé des portes dérobées pour rencontrer la délégation de Boeing venue à Mérignac faire ses emplettes, elle a même sanctionné un salarié pour un trait d’humour sur Boeing et ses problèmes de portes, pourtant fort à propos. Mais le client est roi… Lundi matin 31 mars, un directeur a rencontré les grévistes pour leur parler d’une prime à laquelle la plupart n’ont pas droit ! Ils en sont ressortis encore plus en colère.

Dans les services, les feuilles de position, annonçant à chacun le peu de rallonges sur sa feuille de paie, ont été distribuées. Ingénieurs comme techniciens ont pour beaucoup touché 30, 40 ou 50 euros. Les chefs ont bien du mal à expliquer pourquoi la prime indexée sur les résultats de l’entreprise est cette année en baisse alors que les bénéfices battent tous les records.

La détermination des grévistes commence donc à être contagieuse. Ces derniers font des tournées dans les bâtiments du site et, sans attendre les organisations syndicales, ils cherchent à communiquer directement à l’extérieur, vers leurs collègues de Brest ou de Toulouse. À Toulouse, une majorité des techniciens et des ingénieurs du Rafale ont ainsi décidé de se mettre en grève dès le 1er avril. Sur le site de Mérignac, des sous-traitants, des ingénieurs prestataires, pour qui les augmentations sont souvent deux fois inférieures à celles de Thales, se sont dits déterminés à rejoindre le mouvement.

Enfin la caisse de grève s’est remplie à très grande vitesse, montrant que, si la grève est minoritaire, elle est largement soutenue.

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