Afghanistan : les femmes emmurées vivantes13/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/AP24043231824328.jpg.420x236_q85_box-0%2C82%2C1280%2C802_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : les femmes emmurées vivantes

En Afghanistan, les talibans viennent d’interdire aux femmes de parler entre elles, où que ce soit.

Illustration - les femmes emmurées vivantes

Le ministre de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice qui a promulgué cette loi, a ajouté que les Afghanes n’ont plus le droit « d’entendre la voix » de leurs semblables.

Les 28 millions d’Afghanes sont ainsi « emmurées vivantes », pour reprendre les mots utilisés en mars par Chékéba Hachemi, présidente de l’association Afghanistan libre.

Depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021, les interdits se sont multipliés. Les filles n’ont plus accès aux écoles et aux universités, et les mères et épouses ne peuvent plus se déplacer sans un homme à leur côté. Si elles peuvent quitter leur domicile, elles ont l’obligation de porter la burqa, ce vêtement qui les recouvre entièrement jusqu’aux mains, et masque le visage. En 2023, il a été interdit aux femmes de travailler hors de leur domicile.

Depuis le mois d’août, elles n’étaient déjà plus autorisées à chanter ni à lire à voix haute en public, ou dans le cadre privé en présence d’hommes extérieurs à leur famille. À cela vient donc s’ajouter l’interdiction de communiquer entre elles, même dans le cadre privé.

Si diverses associations protestent, ce n’est pas le cas des dirigeants des grandes puissances. Et pour cause. Il faut rappeler que l’intervention des États-Unis en Afghanistan a nourri les tendances islamistes les plus réactionnaires. Les talibans, au pouvoir de 1996 à 2001, furent même soutenus par les dirigeants des États- Unis, avant de devenir des ennemis à abattre et d’être chassés du pouvoir. Les États-Unis, avec le soutien entre autres de la France et d’autres grandes puissances, ont mené alors vingt ans de guerre sans parvenir à les vaincre, pour finalement les tolérer.

Aujourd’hui, le régime des talibans a renoué des liens diplomatiques, il signe des contrats, accorde des dizaines de permis d’exploitation minière.

Au fond il a trouvé sa place au sein d’un ordre international qu’il ne conteste pas. Mais si une moitié de la population y est réduite au silence absolu sous prétexte de son sexe, la politique des dirigeants des grandes puissances porte une énorme responsabilité dans le renforcement de ses bourreaux.

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