Contre le racisme au travail : compter sur l’organisation ouvrière26/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2956-c.jpg.445x577_q85_box-17%2C0%2C3294%2C4244_crop_detail.jpg

Leur société

Contre le racisme au travail : compter sur l’organisation ouvrière

Huit organisations syndicales, dont la CGT, la CFDT, FO, Solidaires, etc., ont décidé de lancer une campagne contre les discriminations sur le lieu de travail. Il est en effet indispensable de s’attaquer à ce fléau.

Nombre de politiciens ou de ministres, de droite ou d’extrême droite et parfois même de gauche, ne cessent d’utiliser les discours racistes, anti-immigrés, antimusulmans, pour mettre de l’huile sur le feu. Pour la bonne raison que ces idées servent avant tout à diviser le monde du travail pour l’affaiblir.

L’exploitation patronale a besoin de diviser les travailleurs de toutes les façons possibles. Le racisme est une des pires, mais le patronat en a toujours entretenu de toutes sortes : contrats différents, fiches de paye différentes, cascade de sous-traitance, titres de séjours et droits différents... tout cela pour mettre en concurrence les travailleurs entre eux, et en tirer le maximum de profit. Dans des entreprises de nettoyage ou du BTP, par exemple, les postes de chef sont donnés aux travailleurs de certaines nationalités, pour encadrer ceux d’autres nationalités. La persistance des inégalités salariales entre hommes et femmes dans les entreprises montre bien aussi à quoi cela sert et surtout qui cela sert. Dans bien des entreprises, la hiérarchie continue à utiliser le racisme, le mépris, les humiliations pour imposer son pouvoir et l’autorité du patron.

Malgré cela, les directions des grandes entreprises parlent souvent de respect des différences et d’antiracisme. Elles peuvent même faire semblant de se soucier des discriminations, en organisant des « journées de la diversité » à Stellantis, ou encore l’« alerte éthique » à la SNCF. Seulement, entre les mains des patrons, la lutte contre le sexisme ou le racisme devient un moyen de jouer les arbitres et les juges moraux, voire de sanctionner des travailleurs.

C’est sur ce point que la campagne syndicale est critiquable car elle remplace la lutte de classe par des contes de fées. Ses tracts et affiches expliquent qu’il faut compter sur la justice pour imposer aux patrons qu’ils « ne fassent aucune distinction entre ses salariés ». Au lieu d’en appeler à l’action collective des travailleurs, les dirigeants syndicaux ont même le culot de prétendre que « le lieu de travail est avant tout un espace d’égalité et d’inclusion ». C’est oublier de dire que le lieu de travail, est d’abord aujourd’hui le lieu de l’exploitation et de la soumission à la hiérarchie.

Pour finir, le tract syndical explique que « la loi protège contre la discrimination raciale », en citant l’article 225 du Code pénal.

Ni la loi, ni l’État, ni la justice ne peuvent vraiment aider à combattre le racisme, le sexisme et les discriminations. Seuls les travailleurs eux-mêmes peuvent le faire. Parce qu’ils se retrouvent ensemble sur les mêmes chantiers, les mêmes chaînes de montage, dans les mêmes bureaux, ils ont les moyens de créer des liens de solidarité, pour résister au quotidien et pour changer leur sort demain. Ce sont bien les seules armes et la meilleure réponse au racisme.

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