Le gouvernement a emboîté le pas de ces gens-là et de leur propagande xénophobe.

Toujours dans le sillage du RN, Retailleau a osé prétendre qu’« un certain nombre d’informations […] démontrent un entrisme islamiste dans le sport, notamment des Frères musulmans ». C’est un pur fantasme démenti par les professionnels du sport. Depuis des années, de nombreuses fédérations ont interdit le port du voile dans les compétitions, le football, le basket-ball, le volley-ball et le rugby. La nouveauté consisterait donc à étendre la mesure à toutes les fédérations y compris dans les matchs amicaux, privant ainsi de nombreuses jeunes filles de toute pratique sportive en club.

Le voile religieux, qui n’est pas un apanage de l’islam, il suffit de croiser des bonnes sœurs pour s’en souvenir, est fondamentalement un instrument de l’oppression sociale des femmes. Il est certes désolant que de jeunes sportives, qui doivent déjà se battre pour exister dans leur domaine contre le sexisme, se croient en devoir de le porter. Mais cette campagne politicienne n’a rien à voir avec la défense de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes. Quand il s’agit de dénoncer les agressions sexuelles dont sont victimes de jeunes sportives ou les comportements insupportables qui perdurent dans bien des fédérations, on n’entend pas les Retailleau ou autres Darmanin. Et pourtant les scandales sont là pour rappeler que le monde sportif est loin d’être un modèle.

De même, on n’a pas vu Retailleau ni Darmanin, Le Pen ou Bardella s’indigner à propos de l’affaire Bétharram. Celle-ci a pourtant mis la lumière sur un certain enseignement catholique qui dresse les enfants à coups de trique, voire en abuse. Retailleau comme Le Pen sont restés muets sur les violences sexuelles commises dans cette institution. Les deux ministres se sont même empressés de voler au secours du Premier ministre qui prétendait ne rien savoir.

La laïcité de ces derniers s’arrête devant la croix, leur campagne xénophobe démarre à la vue des mosquées.