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- Lutte ouvrière n°2956
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SNCF – Châtillon : mobilisation victorieuse
Dans la nuit du 6 au 7 mars, à trois heures du matin, des chefs convoquaient un jeune présent depuis décembre 2024 sur le site SNCF de Châtillon, dans les Hauts-de-Seine.
Il était reproché à ce jeune un manque d’intégration dans son équipe, en lui laissant entendre qu’il pourrait trouver un nouveau poste ailleurs. Mais il recevait deux jours après en main propre un courrier annonçant la rupture de son contrat de travail. La direction ne donnait aucun motif, prétendant qu’il était toujours en période d’essai.
Ce jeune ouvrier avait pourtant derrière lui deux ans d’apprentissage au Technicentre du Landy, dans le nord de Paris, et avait ensuite été embauché en CDI à l’équipe « Confort » de Châtillon chargée de l’aménagement intérieur des TGV. Non seulement il n’avait fait l’objet d’aucun reproche, mais il avait jusqu’ici été félicité pour sa parfaite… intégration parmi ses collègues.
Comment la direction pouvait-elle licencier sans aucun motif un travailleur, alors que partout les équipes souffrent d’un sous-effectif chronique ? On comprenait bien vite que cette décision n’avait rien à voir avec les compétences professionnelles ou le comportement du jeune.
Peu de temps auparavant, son chef d’équipe lui avait notamment demandé de « choisir son camp » dans des conflits internes avec d’autres chefs. Dans ce secteur où les intérimaires et CDD sont nombreux, c’est d’ailleurs le règne de l’arbitraire. Dans la même période aussi, le jeune avait pris contact avec la CGT au sujet de ses congés, sans se cacher de la hiérarchie.
Aussitôt l’information connue, beaucoup exprimaient leur incompréhension et leur indignation. Un tract syndical était distribué par plusieurs cheminots et le jeune lui-même, mettait l’affaire sur la place publique et dénonçait ce licenciement en appelant à la mobilisation. Plusieurs collègues apportaient très vite des témoignages écrits sur ses compétences et son intégration au sein de l’équipe.
Lors d’une audience, mercredi 19 mars, une trentaine de cheminots de différents secteurs étaient rassemblés pour le soutenir. Plusieurs étaient arrivés à l’avance et avaient commencé à faire part de leur écœurement aux cadres déjà présents. La direction a été alors contrainte d’avouer n’avoir rien à lui reprocher, incapable même de prouver qu’il était encore en période d’essai.
Elle a dû reculer sur toute la ligne, annuler par écrit la procédure de licenciement et confirmer l’embauche à titre définitif. C’est donc une victoire arrachée par la solidarité et la détermination collective.