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Leur société
RSA : la guerre faite aux chômeurs
Le gouvernement a écrit aux conseils départementaux pour les préparer aux modalités des sanctions à prendre à l’encontre des allocataires du RSA.

En effet, selon la loi dite « pour le plein-emploi », il devient possible de retirer entre 30 % et 100 % de leur allocation à ceux qui ne remplissent pas les nouvelles conditions.
Cette loi oblige les allocataires à justifier d’une activité de 15 heures par semaine. Cela ne veut pas dire qu’il leur sera fourni un emploi, loin de là, mais qu’ils doivent au minimum faire la preuve qu’ils ont cherché un emploi auprès de France Travail. Les services départementaux ou France Travail décideront de l’éventuelle suspension des allocations, d’abord pendant deux mois, puis quatre, avec le risque d’une radiation définitive. Et cela peut aller très vite puisqu’un travailleur peut être privé d’allocation s’il ne répond pas à un mail. Le but n’est en aucun cas de combattre le chômage, mais de continuer à faire croire qu’il est dû à la mauvaise volonté des chômeurs.
Alors que le patronat multiplie les plans de licenciements, alors que le nombre de chômeurs augmente, cette loi est en fait dirigée contre tous les travailleurs. Elle va obliger nombre d’allocataires à accepter n’importe quel emploi pour espérer conserver les quelque 635 euros qui leur permettent à peine de survivre et cela pèsera sur l’ensemble des salaires.
Pour cela, la propagande visant à accuser les chômeurs et/ou les allocataires du RSA de frauder ou de profiter du système s’amplifie, même si tous les chiffres montrent l’inverse. Par exemple, dans les cinq départements où ce procédé a été testé, les chiffres montrent qu’il n’y a pas de « scandale à la fraude sociale », dixit Le Figaro. Ce qui n’empêche pas Catherine Vautrin, la ministre du Travail, qui devrait plutôt s’appeler la ministre du Capital, d’estimer que la mesure « sortira certaines personnes des dispositifs parce qu’elles n’y ont pas droit ». Selon les estimations, 56 % de la « fraude sociale » à proprement parler, proviennent des entreprises, des petits et grands patrons qui ne payent pas leurs cotisations. En revanche, la fraude aux allocations chômage ne concerne que 0,1 % des sommes. Les assistés et profiteurs ne sont vraiment pas ceux que le gouvernement désigne, mais ceux qu’il protège !