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Dans les entreprises
Forvia-Méru : premières réactions contre le plan de licenciements
Mercredi 20 novembre, la direction de Forvia annonçait un plan de 110 suppressions d’emplois au Centre de Recherche et Développement de Méru, dans l’Oise, le « Créa », qui compte actuellement 572 salariés, ingénieurs et techniciens en majorité.
Le mardi suivant, 26 novembre, un premier rassemblement a réuni 200 personnes, un nombre jamais vu depuis trente ans.
En février dernier, le groupe Forvia (25 milliards de chiffre d’affaires, 113 000 salariés, 7e équipementier automobile mondial) annonçait son intention de supprimer 10 000 emplois sur 75 000 en Europe, avec pour objectif avoué de porter la rentabilité de 2,5 % à 7 % afin de maintenir les profits des actionnaires, les familles Agnelli (Fiat) et Peugeot en tête. Dans le même temps, le PDG déclarait qu’il fallait réduire de moitié les frais de recherche et développement du groupe.
En octobre, il portait la première attaque tambour battant sur la petite usine de Bains-sur-Oust, près de Rennes, avec 66 suppressions d’emplois. Dans la foulée immédiate, Forvia s’en prend maintenant au « Créa » de Méru, dont il veut boucler le plan d’ici le mois de février 2025. Nul doute que, dans la tête des dirigeants, ce n’est que le début d’attaques successives, sur la quinzaine de sites du pays, sans parler des autres implantations en Europe. Pour l’instant, l’usine de production de Méru, accolée au Créa et qui compte 300 salariés, n’est pas touchée. Les ouvriers y produisent des planches de bord pour Stellantis – Poissy, et ils savent bien que l’avenir est compromis pour eux aussi.
Que plus de la moitié du personnel directement concerné et présent ce jour-là ait tenu à participer au rassemblement syndical largement improvisé du 26 novembre mesure l’inquiétude générale, alimentée aussi par toutes les attaques patronales dans le pays, y compris dans des entreprises toutes proches, comme Auchan, la fonderie E.J., la verrerie Saverglass ou le tractoriste Agco-Gima. Reste à souhaiter que cette inquiétude se transforme en colère, et que dans les jours et les semaines à venir, la volonté d’engager le combat contre les plans patronaux se fasse jour.