Matières plastiques : polluantes comme le capitalisme27/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2939-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Matières plastiques : polluantes comme le capitalisme

Les délégués de 175 pays se sont réunis en Corée du Sud avec l’ambition de rédiger un traité mondial qui permettrait de réduire la pollution engendrée par le plastique. Un véritable canular !

Chaque année, on produit au moins 400 millions de tonnes de plastique. En fait, il faut parler de plastiques au pluriel car, si tous sont fabriqués à partir de naphta, une des fractions issues du raffinage du pétrole, les différents polymères constituant les matières plastiques sont très nombreux. Sans compter qu’on ajoute ensuite à ces polymères des substances afin de les colorer, les rendre plus solides ou plus souples, plus résistants au chaud ou au froid, etc. Il existe donc des milliers de plastiques différents.

Mais, contrairement au papier ou au bois, la grande majorité des plastiques ne sont pas biodégradables, c’est-à-dire qu’aucune bactérie, levure ni champignon ne peut les dégrader. Quand ils ne sont plus utiles, pour les faire disparaître, on ne peut que les enfouir dans des décharges ou les incinérer. Ils sont surtout abandonnés, jetés, et une grande partie des milliards de tonnes de plastique qui ont été produites sont toujours dans notre environnement, s’accumulant dans les sols, les rivières et les océans. Quand ce plastique est fragmenté, réduit en micro-plastique, il n’est pas plus dégradable pour autant et s’introduit partout, entre autres dans la chair des poissons que l’on consomme. La pollution par le plastique dévaste ainsi la planète.

Le recyclage que les industriels mettent en avant est une mystification. Moins de 10 % de la production de plastique est réellement recyclée, c’est-à-dire redonne réellement du plastique. Pratiquement cela ne concerne que les bouteilles d’eau et encore, à condition qu’elles ne soient pas colorées, sinon elles sont transformées en fibres textiles, en polaires qui, elles, ne sont pas recyclables.

Quant aux pots de yaourt, faits de polystyrène, on promettait il y a quelques années qu’ils seraient recyclés, comme l’affirme le logo affiché sur le fond du pot, mais il n’en est rien. Techniquement, c’est possible mais après qu’on les a consciencieusement déposés dans la poubelle jaune, les pots arrivent dans un centre de traitement au milieu de toutes sortes de matières plastiques dont il faudrait les séparer avant de les acheminer vers la bonne filière de traitement. Or, cela n’est pas rentable même si, en 2022, le financement a été accordé pour la construction de deux usines de recyclage des pots de yaourt en polystyrène. Ces usines ne verront pas le jour.

Qui sait ce que sont devenus les financements ? Très certainement recyclés dans la poche d’un certain nombre de patrons. C’est le seul vrai recyclage que connaît le capitalisme.

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